Les infirmières bulgares
Les infirmières bulgares historique :
– En 1998, à Benghazi, Libye, des enfants libyens sont trouvés porteurs du virus du SIDA.
– Le 9 février 1999, la police arrête, sans mandat, de nombreux professionnels de la santé, travaillant en Libye. La majorité des détenus sera ensuite relâchée, à l’exception de cinq infirmières bulgares et d’un médecin palestinien. Les autorités les accusent d’avoir sciemment transmis le virus du SIDA à 426 des enfants à l’hôpital où ils travaillaient comme coopérants.
– Février 2004 : les accusés étrangers déclarent aux délégués d’Amnesty International que des aveux leur ont été extorqués sous la torture et qu’ils s’étaient ensuite rétractés en arguant de la coercition.
– Le 6 mai 2004, le tribunal pénal de Benghazi acquitte les 9 médecins libyens, condamne un médecin bulgare à 4 ans d’emprisonnement et condamne à la peine de mort pour dissémination délibérée du virus, 5 infirmières bulgares et un médecin palestinien.
Des experts scientifiques de renom, tel le Professeur Luc Montagnier – découvreur du virus du SIDA – qui a témoigné devant le tribunal libyen, ont exclu la possibilité de contamination délibérée, compte tenu des circonstances de fait : Certains enfants ont été contaminés avant même que les accusés commencent à exercer dans l’hôpital. Un grand nombre d’enfants n’ont jamais été soignés au sein des services dans lesquels les accusés ont travaillé.
Les accusés sont les boucs émissaires du manque d’hygiène dans l’hôpital et du manque de produits de première nécessité, conséquences des défaillances du système hospitalier libyen
– 27 avril 2005. Première audience en Appel reportée au 10 mai puis 17 mai et au 24 mai 2005.
– 25 mai 2005. Visite à Tripoli organisée spécialement en vue du procès par Bénita Ferrero-Valdner, commissaire européen aux relations extérieures et le 28 mai par Georgui Parvanov, Président de la République de Bulgarie.
– 31 mai 2005. La Cour de Cassation reporte le jugement au 15 novembre 2005, où elle infirmera ou confirmera la condamnation à mort, exécutoire alors dans les 60 jours.
– 2 juin 2005 – Article dans Libération : « Boucs émissaires du sida libyen »
En prison depuis plus de six ans, cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien attendent leur exécution, accusés d’avoir sciemment inoculé le VIH. Enquête en Libye, où le pouvoir demande pour les libérer une compensation financière (note complémentaire : équivalente à celle versée par la Libye pour indemniser les parents des victimes des 2 attentats aériens où la Libye a été reconnue coupable).
– 7 juin 2005 – Les 8 membres des forces de sécurité qui étaient accusés d’avoir torturé et violé les infirmières sont acquittés après une rapide instruction. Un certain nombre d’officiers de police avaient en effet confessé, dont certains par écrit, avoir assisté aux tortures infligées aux infirmières pour qu’elles avouent avoir sciemment contaminé des centaines d’enfants sur injonction de la CIA américaine et du Mossad israélien afin de déstabiliser le régime du colonel Khadafi. Les aveux arrachés sous la torture des infirmières et du médecin palestinien ne peuvent en aucun cas servir d’éléments de preuve lors de poursuites judiciaires et remettent en cause la validité du jugement de la cour de Benghazi.
Par ailleurs, les droits de la défense ont été non seulement bafoués mais niés de façon systématique et répétée dans l’affaire du jugement des policiers :
– Emmanuel Altit et Ivan Paneff, avocats inscrits au barreau de Paris et mandatés par les infirmières pour leur défense, acceptés par le Ministère de la justice libyen, n’ont pu obtenir de visa pour les audiences en Libye des 10, 17 et 24 mai 2005. Le visa ne leur a été accordé que le 25 mai, le lendemain de la dernière audience.
– Ils n’ ont pu avoir accès au dossier. Ils n’ont pu rencontrer les infirmières malgré leurs demandes officielles et répétées et le soutien des représentants de la communauté internationale via Avocats sans frontière – France et l’Union Européenne.
Les avocats français ont fait appel de ce jugement acquittant les policiers et demandent de pouvoir exercer leur ministère de défenseurs des infirmières.